L'identité du racisme (T8)


Cet ouvrage déploie un modèle simplifiant la lisibilité du racisme. Ce modèle impose une distinction entre racisme et haine raciale. Le premier est la conséquence de rapports de force entre groupes humains déterminés respectivement par des caractéristiques spécifiques, dont la couleur de peau. A rebours de la science, l'issue de ces rapports de force induit la division de l'espèce humaine en groupes hiérarchiques : les races. Les subconscients, voire l'espace du conscient, des vainqueurs sont structurés par le complexe de supériorité raciale. La dynamique de ce sentiment tend à inférioriser de manière structurelle le groupe racial vaincu. Ce complexe se manifeste sous diverses nuances du racisme regroupées, tel un pléonasme, en racisme malveillant et, tel un oxymore, en racisme « bienveillant ». Le second, la haine raciale, est un sentiment partagé par les vainqueurs et les vaincus. Elle est essentiellement le fruit des frustrations. Chez les vainqueurs, elle naît paradoxalement avec l'instauration formelle d'une morale de type kantien, revendiquant l'humanisme.

Par ailleurs, cet ouvrage déploie aussi un modèle sous-jacent mettant en lumière une traçabilité complète des différentes formes de discriminations raciales, dont la plus neutre repose sur le jeu des préférences. On en déduit ici qu'il n'y a qu'une différence d'intensité de discrimination entre racisme et haine raciale.

A partir de ces modèles, on peut aisément et objectivement traiter des thématiques pratiques. A ce titre, l'idée du racisme antiblanc est-elle crédible ? Comment s'articulent racisme et individualisme, en tant que doctrines poursuivant un même but, dans les sociétés néolibéralisées ? Comment expliquer le complexe de supériorité manifesté entre personnes de peau noire ? Etc.