Climat : Les COP dans le lit néolibéral ne sont qu'illusion
La COP 28, comme les précédentes, s'inscrit, sur le fond, dans une ambiguïté. L'on constate les dérèglement et réchauffement climatiques, mais l'on « s'abstient » de s'attaquer à l'origine du problème. Le bon diagnostic est posé, mais, dans les instances formelles et décisionnelles, le mal n'est pas nommé. Est-ce par complaisance, voire par complicité ? Ou, simplement, est-ce par manque de perspicacité ? Ne pas nommer le mal, c'est passer à côté du bon remède à administrer. Dès lors, suivant cette configuration, les COP se suivront, mais le réchauffement climatique se poursuivra. En matière d'efficacité, les décisions prises lors de ces sommets parfois grandiloquents n'auront qu'un effet très marginal. Or, l'humanité n'a plus le temps. Il faut prendre les mesures adaptées, même si elles peuvent être radicales. Les COP ne sont pas compatibles avec le modèle de l'économie néolibérale régissant le monde depuis des décennies.
Le « mal »
Depuis le Consensus de Washington d'où naquit la célèbre phrase de Margaret Thatcher « There is no alternative - TINA », les premières étapes de la mise en œuvre d'un paradigme spécifique, ont vu le jour. Cette mise en œuvre s'est ensuite étendue au reste de la planète avec l'effondrement du Mur de Berlin en 1989 à travers ce qu'on appelle, depuis lors, la Mondialisation du capitalisme néolibéral. Via l'Ingénierie des Sciences Sociales & Humaines, nous avons pu mettre en lumière, de manière minutieuse, l'identité complète de ce paradigme. Il en ressort, entre autres, le fait que la réalisation de son principe pivot, à savoir l'individu n'est guidé exclusivement que par la recherche de ses intérêts personnels, impose un modèle économique fondé sur la croissance perpétuelle. Or, pour ce faire, les mécanismes de ce modèle libèrent le potentiel du désir humain (à distinguer du besoin humain). Libérer ce potentiel, c'est libérer concomitamment celui du déterminisme biologique. Et libérer le potentiel du déterminisme biologique, c'est décupler la force de l'autorité de la dynamique de l'inconscient. Et décupler la force de l'autorité de l'inconscient (cette instance est très largement expliquée dans La gouvernance de l'inconscient, Tome 1, collection ISSH), c'est détruire tous les équilibres[1] essentiels à l'harmonie et à la survie des espèces vivantes. Ces équilibres sont, principalement, psychiques, humains, sociaux, sociétaux et de l'environnement naturel. Par conséquent, la condition sine qua non pour lutter contre le réchauffement climatique est, en l'occurrence, le bannissement du paradigme néolibéral de l'enseignement universitaire et des dynamiques politiques.
Les COP dans le lit du néolibéralisme
Les acteurs économiques et les instances politiques des nations prendraient-ils des décisions pénalisant leurs intérêts dans un monde régi par le paradigme néolibéral (capitalisme néolibéral) ?
Les acteurs économiques
Rappelons-le, le principe pivot du paradigme néolibérale repose sur le fait que l'individu n'est guidé exclusivement que par la recherche de ses intérêts personnels. Les mécanismes de ce paradigme, lorsqu'ils sont mis en œuvre, poussent les individus-homoeconomicus à ne considérer que l'instant présent ; si le changement climatique n'est pas perçu comme une menace immédiate pour leurs intérêts personnels, alors ils ne s'en soucieront absolument pas. Ceci s'explique par l'immense pression exercée par l'autorité de l'inconscient sur eux, impliquant ici l'impatience et l'égoïsme. En d'autres termes, s'ils ne recherchent que leurs intérêts personnels, ils ne se soucieront donc pas de ceux des générations futures.
Par ailleurs, parce que la doctrine de l'économie néolibéral impose une indépendance de l'économique par rapport au politique, voire, parce que l'économique s'impose implicitement au politique, suivant le niveau très élevé de la pression exercée par l'autorité de la dynamique de l'inconscient, parce qu'il n'y a pas d'alternative qualitative et quantitative par exemple sur les énergies fossiles, lutter contre le réchauffement climatique sous la houlette de l'économique est d'office un échec. Sans autorité forte, antagoniste à celle de la dynamique de l'inconscient, c'est-à-dire sans coercition, l'économique continuera à détruire et ne commencera jamais à réparer. Dès lors, les COP se suivront, mais le réchauffement climatique se poursuivra. Ainsi, en ce qui concerne la COP 28, demander aux producteurs d'énergie fossile d'avoir la gentillesse de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, c'est comme demander gentiment aux patrons d'Entreprise, sous influence néolibérale, d'avoir la gentillesse d'augmenter les salaires des employés. Ce n'est pas dans leur intérêt tangible. Par conséquent, dans le lit du paradigme néolibéral, toute COP est inefficace, voire inutile.
Dans le concret, suivant ce contexte, les politiques s'accommodent aisément des lobbies qui « infestent » les COP et imposent les réelles voies à suivre, c'est-à-dire celles inscrites dans le conservatisme néolibéral. Et l'autorité de ce conservatisme est d'autant puissante que même les politiques fondent leurs lignes politiques dans le lit du capitalisme néolibéral.
Pour les politiques
Avec la mondialisation du capitalisme néolibéral, l'efficacité des nations et des politiques est évaluée à l'aune de la croissance économique. Face au réchauffement climatique, un immense dilemme se pose dans les nations occidentales : faut-il sauver l'économie (poursuivre la croissance économique) ou sauver la planète ? A cette question, parce que la tendance des mécanismes biologiques induite par les mécanismes du capitalisme néolibéral fait prévaloir l'instant présent sur le futur, le choix est porté sur la croissance économique ; et la lutte contre le réchauffement climatique reste accessoire, voire anecdotique. A ce titre, il ne faut pas s'attendre à voir des nations comme les Etats-Unis, l'Allemagne ou autres abandonner les énergies fossiles, mettant ainsi en péril la croissance économique, au profit du climat. Tout échec associé à la croissance économique a un impact négatif sur l'emploi et le pouvoir d'achat. Et les politiques le payent généralement lors des élections. Ceci veut dire que ce sont les individus de la masse, principaux agents du consumérisme, qui ont le dernier mot. Mais les mécanismes du modèle néolibéral les conditionnent à opter pour Le climat après la fin du mois[2].
Conclusion
En principe, les COP ne sont pas compatibles avec le néolibéralisme. Avant d'élaborer toutes sortes de stratégies et de se prononcer sur des objectifs de court et de moyen terme, elles devraient d'abord se fixer comme cadre et but principal la sortie de cette doctrine. Et militer en faveur du bannissement de cette doctrine, c'est militer en défaveur du dogme de la croissance perpétuelle. Dès lors, concrètement, pour ralentir et espérer des résultats tangibles, la solution la plus logique est d'opter pour une politique de décroissance à court et à moyen terme jusqu'au rétablissement des principaux équilibres, dont celui de l'environnement naturel, détruits par la mise en œuvre des mécanismes du dogme de la croissance perpétuelle. La décroissance est littéralement et techniquement l'antagonisme de la croissance perpétuelle. Et, en l'état actuel, elle est la seule piste efficace pour contrer, entre autres[3], le réchauffement climatique.
[1] Voir Tack Guy Rostin, L'identité biologique de la société économique, Tome 9, collection Ingénierie des Sciences Sociales & Humaines.
[2] Titre du livre de Christian Gollier, PUF, 2019.
[3] La décroissance a de très nombreux autres avantages, comme celui de la lutte contre les inégalités, celui de l'apaisement sociétal à moyen et à long terme (diminution de la propension à exercer la violence chez les individus), celui de la lutte contre l'émigration économique, etc. Pour en savoir plus, voir l'Identité biologique de la société économique, Tome 9, collection Ingénierie des Sciences Sociales & Humaines.
Merci de soutenir la pétition pour la sortie du capitalisme néolibéral
Pour en savoir plus :
Pour le climat, bannir le paradigme néolibéral (capitalisme néolibéral) de l'enseignement universitaire et de la conception des dynamiques politiques est un impératif !
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